Figure majeure de la littérature taiwanaise, l’écrivain Wu Ming-yi [吳明益] est l’invité du Festival international de littérature Atlantide de Nantes, en France. Il participera aux débats et rencontres d’auteurs les 2 et 3 mars.
Organisé conjointement par la Ville de Nantes, par le centre culturel Le Lieu unique et par la Cité des congrès de Nantes, le festival se déroule chaque année sur quatre jours – cette année, du 28 février au 3 mars. Cinquante écrivains issus de 20 pays participeront aux quelque 90 activités programmées : rencontres, conversations, lectures et dédicaces. Ces écrivains présenteront leurs points de vue, nécessairement divers, sur des sujets politiques prégnants de la société contemporaine : histoire coloniale, complexité des identités confrontées aux migrations, précarité de la vie des migrants, terrorisme, guerres, etc.
C’est à l’invitation du directeur artistique du Festival, l’écrivain français d’origine congolaise Alain Mabanckou, que Wu Ming-yi participera le 2 mars à une « Grande Rencontre » et le 3 mars à une « Conversation » avec l’écrivain russe Mikhaïl Tarkovski et l’écrivain espagnol Miquel de Palol.
La venue en France de Wu Ming-yi coïncide avec la parution aux éditions L’Asiathèque de La Littérature à l’ère de l’Anthropocène, étude écocritique autour des œuvres de l’écrivain taiwanais Wu Ming-yi, ouvrage du sinologue Gwennaël Gaffric. S’appuyant sur une méthodologie située au croisement des études taiwanaises, de l’écocritique et de la critique postcoloniale, l’auteur explore de façon pénétrante la problématique écologique à Taiwan.
Adoptant une attitude écocritique, Gwennaël Gaffric aborde le traitement littéraire des questions écologiques à Taiwan. Tout en centrant son étude sur les œuvres de Wu Ming-yi, il s’attache à élargir son propos par une mise en perspective et en dialogue des textes d’autres auteurs taiwanais contemporains et de penseurs issus de tous les horizons géographiques. De la littérature taiwanaise, il tire des exemples concrets : observation des écosystèmes naturels, critique de la planification urbaine, réécriture de l’histoire à travers le prisme de l’environnement, revendications identitaires, critique des idéologies spéciste et anthropocentriste, imagination science-fictionnelle des catastrophes écologistes, autant de sujets à travers lesquels s’exprime le souhait de transcender nos conceptions normatives en faveur d’une coexistence apaisée de l’humain et du non-humain.